Je suis l’heureuse mère de deux jeunes adultes HPI épanouis âgés de 28 et 26 ans. Malgré tout, leur scolarité n’a pas été un long fleuve tranquille. Être précoce, doté d’une intelligence supérieure à la moyenne a entraîné des difficultés scolaires, jusqu’à mon adhésion à l’AFEHP. Cette rencontre avec l’Association Française pour les Enfants à Haut Potentiel a permis à mes enfants d’éviter l’échec à l’école et de bénéficier d’un accompagnement adapté pour réussir leurs études. Les échanges avec les bénévoles furent de véritables moments d’amitié et de partage pour toute la famille.
Des signes de précocité dès la petite enfance
Les premiers signes de précocité de mon fils aîné sont arrivés très tôt. Nous habitions alors pour quelques mois au Luxembourg. Je ne m’en rendais pas compte car mes parents disaient qu’il me ressemblait. A 18 mois, il savait lire les lettres de l’alphabet et commençait à les associer pour créer des mots. Il parlait sans langage bébé le français et le luxembourgeois, mais avait aussi des notions d’allemand et de portugais, car il allait régulièrement dans une crèche internationale. Chez la boulangère, il me traduisait ce que je ne comprenais pas ! La directrice de sa crèche m’a même convoquée pour me conseiller de le scolariser à 2 ans, dès notre retour en France.
L’errance avant la détection du Haut Potentiel Intellectuel
« Lorsque nous sommes arrivés en région parisienne, il n’y avait pas de place pour mon fils en maternelle. Nous l’avons mis sur liste d’attente et inscrit à la crèche avec son petit frère, car je devais recommencer à travailler.
Ce fut une terrible épreuve pour l’aîné. Il rêvait d’apprendre à écrire et bien dessiner et on le lui reprochait car ‘ce n’était pas de son âge’. Il ne supportait pas la violence ou l’injustice et on lui répondait ‘qu’il fallait s’endurcir pour affronter la société’.
Pour le plus jeune, ce n’était pas mieux. A 8 mois, il était très dégourdi. A l’heure du repas par exemple, il attendait que les encadrants tournent le dos pour aller à quatre pattes grignoter les compotes de ses copains plus lents. On a fini par me demander d’aller voir une assistance sociale car ils se comportaient de façon ’asociale’. Sous-entendu : il y avait surement un problème à la maison…
Sans blague ! J’étais en colère avec la nette sensation d’être ‘blacklistée’. Mais je n’ai rien montré et j’ai choisi de suivre leur conseil pour éviter à mes enfants d’autres remontrances. Contrairement au personnel de la crèche, l’assistante sociale m’a vite rassurée. Elle m’a parlé de test de QI et de l’AFEHP. Je me suis dit « encore une fois on me parle de Haut Potentiel, je vais finir par y croire » …
Hélas, nous étions en train de préparer un déménagement pour la Normandie et je n’ai pas pris le temps de m’en occuper.
Une scolarité complexe dès la maternelle
Arrivés dans notre petit village de Normandie, mes enfants ont été scolarisés dans des classes à double niveau. Les maîtresses n’étaient pas très flexibles, mais ils se sont fait des amis malgré leur ennui, car ils apprenaient plus vite que les autres.
Le plus petit se pliait difficilement aux désirs ‘normés’ de son enseignante. Un jour par exemple, on lui a demandé de créer un petit arbre de Noël. Il a réalisé avec une branche, un petit arbre couvert de bonbons. Lorsque les parents ont été invités à découvrir les créations, la sienne dénotait et la maîtresse m’a dit qu’il n’avait pas respecté la consigne, comme souvent. Je n’ai pas approuvé, trouvant cela plutôt créatif.
Par chance, la nourrice qui prenaient mes enfants en charge à la sortie de l’école ou pendant les vacances était exceptionnelle. Elle a rapidement détecté la précocité de mes enfants et a adapté son accompagnement : une vraie bénédiction pour eux ! Nous avions une vision éducative similaire qui allait bien au-delà de l’approche scolaire. Nous avons même fini par animer ensemble avec d’autres mamans un club pour les enfants du village, pendant notre temps libre.
Hélas mon aîné finit par ne plus vouloir aller à l’école en CP. Lors de la kermesse de fin d’année, j’ai appris par son enseignante, qu’il faisait régulièrement la classe à ses copains en compagnie d’une fillette, elle aussi en avance. Ce qui permettait à la maîtresse de s’occuper des élèves de grande section. Je comprenais mieux le mal-être de mon fils qui se plaignait de ne rien apprendre !
Nous avons donc décidé à la rentrée suivante de scolariser nos enfants dans un établissement privé en ville, réputé pour une meilleure écoute. Mais nous n’étions pas au bout de nos peines !
A suivre…
Samedi 15 mars 2025 à la journée de l’AFEHP sur le HPI, je témoignerai pour vous expliquer qu’il ne faut jamais se décourager !