L’enfant HPI
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HP – HPI – EHP – EIP – DOUANCE – SURDOUÉ – ZEBRE … !
La variété des termes et expressions utilisés montre combien cette problématique est délicate.
La difficulté réside sur le choix d’un terme qui rend compte de la réalité complexe de ce mode de fonctionnement cognitif.
Jusqu’en 2019, l’Education Nationale avait retenu le terme EIP (Elève Intellectuellement Précoce), aujourd’hui c’est le terme EHP (Elève à Haut Potentiel) qui est utilisé.
« Haut Potentiel », « Haut Potentiel Intellectuel » ou « Haut QI » sont les termes retenus par la communauté scientifique.
D’autres termes sont en revanche des expressions populaires.
L’intelligence ne se réduit pas
à un simple chiffre de QI.
Le Haut Potentiel : une définition complexe
Le choix d’un terme n’est pas sans poser de difficultés dans l’acceptation de l’individu. Le terme « Haut Potentiel », semble rendre compte au mieux de la complexité de cette problématique.
Cette expression renvoie l’idée de potentialités multiples. Ce sont les interactions entre des facteurs biologiques, psychiques, affectifs, familiaux et environnementaux qui nuanceront la manifestation et la bonne utilisation de ces potentialités.
En d’autres termes, l’Enfant à Haut Potentiel est un enfant qui a un rythme de développement intellectuel en avance par rapport aux enfants de son âge avec des aptitudes intellectuelles particulières.
Avide de tout ce qui l’entoure, il présente une curiosité qui se manifeste par un questionnement intensif avec une grande sensibilité à son environnement. Il a la faculté de comprendre vite et d’assimiler un grand nombre de connaissances.
Le HPI se rencontre dans tous les milieux sociaux.
Signes et questionnements
Tous les éléments ci-dessous ne se manifestent pas forcément ensemble.
Chaque enfant est unique mais plusieurs signes doivent faire penser à un haut potentiel.
Les caractéristiques souvent associées au HPI (mais qui ne sont pas des critères pour une identification) sont : la précocité de développement, le langage développé et la vitesse élevée d’apprentissage
Quant à certains des questionnements, les replays de nos webinaires peuvent aider.
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Il est en « avance », dans son évolution par rapport aux enfants de son âge. Des remarques qui nous surprennent pour un enfant de son âge, il étonne son entourage, ses parents, ses enseignants …. Le besoin de comprendre ce qui l’entoure.
- Faut-il le « pousser » ?
- Faut-il répondre à ses questions ?
- Faut-il éviter de le laisser aller trop vite ? -
Il parle très tôt et tout de suite très bien. Il n’a pas de langage bébé, son vocabulaire est plus riche et plus varié que celui des enfants de son âge.
- Faut-il parler sur le même registre comme à un « grand » ?
- Peut-on partager ses soucis avec lui ?
- Est-on influencé par sa manipulation de la langue, ses paroles cherchant à convaincre, ses diatribes ?
- Peut-il paraître « pédant » avec son vocabulaire hors norme ? -
Il est passionné par … Il est curieux, pose beaucoup de questions. L’intérêt qu’il va porter à un sujet le poussera à l’approfondir au maximum. Mais, il change souvent de centre d’intérêt, se passionne intensément pour un sujet et l’abandonne dès qu’il en a fait le tour.
- Est-ce un atout ?
- Est-ce un problème ? -
Il veut apprendre à lire avant le CP. Il se distingue par une grande curiosité intellectuelle. Certains apprennent même à lire seuls.
- Quelle conduite tenir : lui apprendre, répondre uniquement à ses questions sans plus, éviter les questions et attendre l’entrée en CP ? - -
Il lit beaucoup... et de tout, son vocabulaire est riche, il a une très bonne mémoire. Il est doué d’une imagination fertile.
- L’efficience cognitive comment se traduit-elle ? (de celui qui intervient toujours à celui qui s’enferme dans la lecture)
- Faut-il l'encourager, le laisser faire, le freiner ? Comment et pourquoi ?
- Jusqu'où peut-on aller ? -
Questions existentielles. Il aborde très tôt le problème des limites de la vie, du temps, de l’univers, …
- Faut-il répondre ou ne rien entendre car « ce n’est pas de ton âge » ?
- Si l’on répond, jusqu’où aller ? -
Il a une haute sensibilité
- Comment réagir ?
- Faut-il transformer la montagne en mont Everest, minimiser ou ne pas entendre ?
- Cette haute sensibilité est-elle un atout ou un handicap ?
- Comment l’aider ? -
Il complique tout. Il aime les jeux avec des règles compliquées et en invente volontiers de nouvelles.
- Comment l’aider à adapter ses idées à son entourage sans perdre son imagination créatrice ? -
Il manque de confiance en lui. il est souvent anxieux.
- Pourquoi réagit-il ainsi ?
- Comment adapter nos réponses ? -
Il raisonne comme un « grand » et réagit comme un bébé. On est frappé par le contraste entre le raisonnement très au-dessus de son âge et un comportement parfois bébé.
- Pourquoi un tel comportement ?
- Est-ce normal ?
- Quelle conduite tenir ? -
Il ne supporte pas l’injustice. L’injustice est intolérable pour lui, qu’elle soit tournée contre lui ou les autres. Il ne veut pas montrer forcément qu’il sait, ce n’est pas important pour lui. Mais en raison de son sens aigu de la justice, il peut reprendre un enseignant parce que pour lui l’erreur est un scandale, il ne peut pas entendre une non vérité.
- Est-ce malice de sa part ?
- Doit-on canaliser, l'encourager à faire « justice », pondérer ? -
Il ne se plait qu’avec les plus grands. Il a des difficultés à s’insérer dans le groupe des enfants de son âge. Il préfère la compagnie et le dialogue avec des plus âgés ou des adultes. Cela va parfois jusqu’au repli sur soi, à l’isolement social.
- Que faire ?
- Peut-on l’aider à comprendre les enfants de son âge et à vivre sereinement avec eux ? -
Il a tendance à fuir le répétitif. Il n’aime pas les tâches répétitives, la routine. Il a l’impression souvent de perdre son temps et l’ennui en classe peut se manifester dès la maternelle. Il présente une grande capacité d’attention pour ce qui l’intéresse, mais en contrepartie parfois une grande distraction par rapport au matériel, au répétitif ou ce qui ne l’interpelle pas. Il peut être rêveur.
- Faut-il bannir le répétitif ?
- Faut-il l’imposer ?
- Comment l’aider à apprendre des règles de grammaire ou des verbes irréguliers ?
- Quel sens donner aux apprentissages ? -
Il a le sens de l’humour. Un grand sens de l’humour et de la répartie : humour fin et à bon escient, un humour gai, piquant mais parfois aussi un humour acide.
- Pourquoi manipule-t-il l’humour ?
- Humour ou insolence ?
- L’humour serait-il un baromètre ? -
Il juge et se trompe rarement. Un jugement très perspicace, un grand sens critique à l’égard des autres. Rien ne lui échappe, ni la tromperie, ni le mensonge, ni l’écart entre nos actes et nos paroles, ni l’affection vraie ou le dialogue vrai. Il devine les non-dits.
- Comment éviter que ce sens critique ne devienne manipulation ?
- Où est la limite entre jugement et respect ?
- Faut-il se fier au jugement de son enfant ?
Avoir un haut potentiel intellectuel est une chance, s'il est reconnu et compris par l'entourage.
Pourquoi le Haut QI peut constituer un obstacle ?
Du fait, notamment, d’un développement hétérogène c’est-à-dire d’un décalage entre le rythme de développement psychomoteur et affectif d’une part, et d’autre part, le rythme de développement intellectuel.
Ce sentiment de « décalage » peut survenir si l’environnement n’est pas en adéquation avec les besoins de la personne (stigmatisation, rejet, manque de stimulation, anxiété de performance, …).
Ce décalage n’est ni un trouble, ni une pathologie.
Avoir un haut potentiel intellectuel est une chance mais ne pas reconnaitre cette singularité peut entraîner l’enfant vers des attitudes excessives et le mettre en danger d’asociabilité, de repliement sur soi, de perte du désir d’apprendre.
Accompagner et comprendre l'enfant HPI
Pour certains enfants, le « haut potentiel intellectuel », avéré ou non, est vécu comme une normalité. L’intuition parentale et celle des enseignants accompagnent naturellement cet enfant aux capacités hors norme, reconnues ou visibles.
L’enfant à Haut Potentiel intellectuel :
- A besoin d’explications et de sens à ce qu’on lui demande. Plus attaché au sens littéral du mot, il peut ne pas entrer dans les implicites ce qui peut entrainer des problèmes de compréhension et d’interprétation.
Ses codes sont différents et l’enfant interprète avec les siens et pas avec ceux des parents. - Il peut s’opposer, tout discuter, remettre en question les limites. Il cherche à tout maitriser intellectuellement ce qui entraîne souvent de l’incompréhension et des tensions dans le noyau familial et dans le cercle relationnel.
- Il peut être à la fois dans la sympathie et dans l’empathie, il ressent facilement ce que les autres ressentent. Cela peut le mettre mal à l’aise et l’inquiéter car il est envahi par les sentiments et les émotions des autres et de lui-même.
- Comme l’adulte, l’enfant à Haut Potentiel intellectuel peut montrer plus facilement sa sensibilité : il est « à fleur de peau ». La tristesse, la joie, la colère peuvent prendre chez lui des proportions démesurées car il ne maîtrise pas toujours ses émotions et passe rapidement de l’une à l’autre.
- Il peut être sensible aux ambiances, être perturbé et affecté par tous les conflits, les tensions et les problèmes psychologiques des personnes qui l’entourent, même s’il n’est pas responsable ni concerné.
- Ce n’est pas un comédien, il est sincère. Il ressent fortement la joie et ensuite fortement la colère ou le sentiment d’injustice. Son entourage a souvent du mal à comprendre ces débordements.
- Certains, pour se protéger de cette trop grande émotivité, cherchent à ne plus trop ressentir. Ils se renferment sur eux-mêmes, refusent de voir ce qui se passe autour d’eux, s’obligent à ne pas faire attention. Ils paraissent insensibles mais ne sont ni insensibles, ni égoïstes. Ils se protègent de ces souffrances et de ces émotions angoissantes qu’ils perçoivent autour d’eux.
- Il est trop conscient de ses limites et se dévalorise (mauvaise estime de soi).
Aide aux parents
Prise en charge des séances chez un psychologue
Depuis mars 2021, la FFA (Fédération Française de l’Assurance) a passé des accords avec le gouvernement pour permettre au maximum de personnes d’obtenir un remboursement de leurs séances de psychothérapie.
Ces nouvelles dispositions permettent concrètement de bénéficier d’une prise en charge à hauteur de 60 euros par séance, pour 4 séances maximum par an en 2021. Il est nécessaire pour cela d’obtenir une prescription médicale avant d’entamer la thérapie.
De manière plus générale, interrogez votre mutuelle car de plus en plus d’entre elles offrent une prise en charge partielle. Vous pourrez alors être remboursé sur présentation d’une note d’honoraires.
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