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Pédagogie

Les facteurs de réussites, selon Stanislas DEHAENE.

Stanislas DEHAENE, Professeur au collège de France, est l’un des éminents représentants de ce champ disciplinaire. Psychologue cognitiviste et neuroscientifique, il a notamment mis l’accent sur les principaux facteurs qui favorisent la réussite d’un apprentissage, à savoir l’attention, l’engagement actif, le retour sur erreur et la consolidation.

Voici les « quatre piliers de l’apprentissage » :

L'attention
L’engagement actif
Le retour sur erreur
La consolidation
Diapositive précédente
Diapositive suivante

Il faut comprendre ici que le rôle d’enseignant est de susciter l’attention des élèves.
En les interpellant ou en modulant le ton de sa voix – ce que sait quiconque parle en public.

Mais ce n’est pas tout : il s’agit aussi d’expliquer clairement aux élèves à quoi ils doivent faire attention, en hiérarchisant les informations ou en répétant les plus importantes d’entre elles.
En effet, l’attention est sélective : elle fonctionne comme un filtre qui retient des informations tout en en laissant passer d’autres.

Pour retenir de nouvelles connaissances, écouter passivement le professeur ne suffit pas mieux vaut : s’interroger, émettre des hypothèses, éventuellement faire des expériences pour essayer de vraiment comprendre de quoi on parle.
Rien ne remplace cet effort intellectuel pour ancrer un savoir dans notre cerveau et notre mémoire. En ce sens, les pédagogies actives participent a un apprentissage efficace.

Qui a dit qu’il ne fallait pas se tromper ?
Certainement pas Stanislas Dehaene ! Le neuroscientifique indique au contraire que l’erreur peut être bénéfique si l’on comprend pourquoi on s’est trompé.
D’où l’importance d’avoir un retour d’information :
ce « feedback », comme on dit plus souvent en anglais, permet en effet de dépasser son erreur et de la corriger, à condition toutefois que l’on se sente en confiance et encouragé, et non critiqué ou moqué.
Il faut aussi appréhender que plus ces feedbacks seront rapide plus l’apprentissage sera efficace !
Ce sont ces ajustements successifs qui favorisent l’apprentissage.

Mémoriser de nouvelles connaissances ou acquérir de nouvelles compétences n’est que la première étape : pour devenir durable, l’apprentissage demande à être consolidé pour permettre une activité automatique, presque inconsciente.
Qu’il s’agisse d’apprendre à compter, à lire de manière fluide ou à conduire une voiture, le cerveau doit répéter de très nombreuses fois les mécanismes qui président à cet apprentissage, jusqu’à ce que celui-ci soit véritablement maîtrisé.
Stanislas Dehaene rappelle aussi que le sommeil joue un rôle essentiel dans ce processus.
Peu à peu, l’effort diminue et se transforme en routine. Ce qui libère de la place dans le cerveau pour apprendre ou faire de nouvelles choses !

Des outils pour les enseignants

→ Quelques pistes pour adapter sa pédagogie

Comprendre le manque de motivation de l’élève HP à rester à l’école (pistes développées dans « Elèves précoces, concrètement, comment faire ? » de Béatrice PETIT JAILLET)

Pour cet ouvrage, 100% des bénéfices de la vente sont reversés à l’association « Vaincre la Mucoviscidose ». Faites deux gestes en un !

Document à disposition des enseignants avec quelques pistes pour adapter sa pédagogie et comprendre le manque de motivation de l’élève HP/ à capacité singulière à rester à l’école :

  1. Connaître ses centres d’intérêt scolaires et ses désintérêts pour mieux cibler ses attentes
  2. pistes pédagogiques à suggérer et à partager avec l’élève
    1. faire de lui un acteur et un créatif
    2. favoriser la méthodologie et le travail différent
    3. l’intéresser 

https://www.afehp.org/wp-content/uploads/2023/02/pistes-pedagogiques-2023-version-PDF.pdf

→ Pistes d’accompagnement pour  Élèves à Haut Potentiel (EHP) :

Un document rédigé sur la base de réflexions collectives d’un groupe d’enseignants de la maternelle au lycée, d’infirmières scolaires, d’AESH et de personnel de direction du secondaire accompagnés de psychologues spécialisés dans le repérage et l’accompagnement des EHP. Groupe de travail accompagné par l’AFEHP Drôme.

Voici un résumé audio sur les outils pédagogique que nous proposons. 

Qu’est-ce qu’un Elève à Haut Potentiel ?

DÉFINITION

Le seuil du Haut Potentiel Intellectuel est officiellement fixé au-dessus de 2 écarts-types de la moyenne par rapport aux enfants du même âge (QI Total égal ou supérieur à 130) c’est-à-dire quand l’enfant appartient aux 2,2% de la population ayant les capacités les plus élevées.

La prévalence correspondrait à environ 5% d’une population (en prenant en compte les profils hétérogènes) dont une partie rencontrerait des difficultés notamment scolaires.

Ces statistiques représenteraient 1 à 2 élèves pour une classe de 30 enfants.
L’efficience intellectuelle ne se mesure pas, elle s’évalue comparativement aux enfants du même âge.
Le test donne un ordre de grandeur, une évaluation qui ne peut être qu’approximative, notamment du fait de l’influence environnementale et de l’influence intrinsèque non maîtrisables.

Le chiffre de QI n’est qu’un indice dans le processus de repérage mis en relation avec les observations cliniques faites par le psychologue lors de la passation des tests et l’analyse des investigations complémentaires (anamnèse, indices du fonctionnement psycho-affectif, des fonctions exécutives, du comportement, de la communication sociale…). Ces éléments complémentaires permettent d’interpréter les résultats et de dépister d’éventuels troubles associés et notamment des troubles du neurodéveloppement (TND) souvent fréquents chez les EHP identifiés en difficulté scolaire.

Le chiffre de QI obtenu lors du test psychométrique ne permet pas à lui seul d’affirmer ou d’infirmer un haut potentiel intellectuel. De plus, un QI trop hétérogène n’étant pas significatif, le psychologue se base alors sur les résultats obtenus aux différents indices composant le QI ou à l’IAG (Indice d’Aptitude Générale) pour identifier le Haut Potentiel.

POUR CORRIGER QUELQUES IDÉES PRÉCONÇUES

Sa curiosité est grande et il a appris beaucoup de choses par lui-même, en dehors de l’école ∙ Mais il restera toujours en quête de comprendre et de connaître avec des domaines d’expertise et d’autres, moins investis, moins explorés ∙ Il peut poser des questions hors-sujet et paraître dispersé dans sa soif de savoir, souvent assez large ∙ Il peut également paraître impertinent, manquant de modestie dans une dynamique parfois impulsive avec des interventions maladroites

∙ Les parents vont tenter comme ils peuvent de répondre à ce besoin de nourriture intellectuelle, de savoir, d’exploration, parfois envahissant à la maison et harcelant pour eux

∙ L’enfant se passionnera seul pour les encyclopédies, les livres, les documentaires à la télé ou les sites internet qui lui apporteront des réponses et de nouvelles questions malgré, parfois, les freins des parents inquiets d’un ennui futur

Cette nourriture intellectuelle est essentielle à son développement et indépendante de la volonté des parents

L’EHP en difficulté d’apprentissage, même si proportionnellement moins nombreux, est plus déroutant : il est souvent difficile de comprendre qu’il puisse être en difficulté.
∙ Pourtant, un certain nombre d’entre eux sont porteurs d’un trouble associé (DYS, TDA/H…). Le trouble peut masquer le haut potentiel et inversement. Les troubles sont repérés souvent tardivement car compensés jusqu’à un certain point par le haut potentiel.
∙ Une partie de ces élèves se retrouve en décrochage scolaire pour différentes raisons : difficulté à entrer dans le  » moule  scolaire « , celui qui réussissait jusqu’ici sans effort commence à se sentir en difficulté, il n’a pas « appris à apprendre », ne comprend pas ce qui lui arrive, perd brutalement confiance en lui et en ses aptitudes, ne sait pas comment s’y prendre pour apprendre… Avec la perte de la motivation et de la confiance en soi, il peut décider d’arrêter de travailler pour préserver l’image de soi : « j’échoue parce que je n’ai pas travaillé et non parce que je suis nul… ».

Selon le profil, le haut potentiel peut induire plus de fragilités, notamment dans le cas de trouble(s) associé(s). Il a alors besoin de l’aide de l’enseignant et d’aménagement(s) spécifique(s) (PAP/PPRE) ∙ Si l’enfant sait, il ne sait pas toujours comment il sait, d’où parfois une difficulté méthodologique (souvent une des causes du décrochage scolaire) qui doit lui être enseignée ∙ Malgré son potentiel intellectuel, il manque parfois (souvent) de confiance en lui et a besoin d’être rassuré par un regard bienveillant. Il a besoin d’une relation individualisée avec l’enseignant.

Il ne s’agit pas forcément d’immaturité mais ses difficultés peuvent provenir d’une haute sensibilité émotionnelle et/ou sensorielle.

. Le décalage entre une hyper-maturité intellectuelle et une maturité psychoaffective ordinaire est souvent déstabilisant. ∙

. L’enfant HPI possède souvent une grande lucidité sur sa vie et souffre de ce décalage.

L’EHP teste les limites et négocie en permanence. Il doit respecter les mêmes règles que les autres et il les respectera d’autant plus facilement s’il en comprend le sens. . Il a besoin d’un cadre ferme mais bienveillant et parfois d’un contrat qui précise ce qu’on attend de lui, ce que l’on accepte ou pas. . Il a un sens aigu de la justice : il entend être traité comme ses camarades, de façon la plus juste possible. . Il a besoin de pouvoir s’exprimer en cas de conflit, d’être écouté et compris dans son hypersensibilité. Sa capacité d’empathie lui permet de comprendre le point de vue de l’autre, s’il se sent respecté : Communiquer !!! Aménagement scolaire ne veut pas dire Privilège ! Faire un contrat (PPRE, PAP…)
Les troubles associés (TND) empêchent ou retardent souvent le repérage… Il n’a pas appris à apprendre, pas de méthodologie d’apprentissage, ce qui le conduit souvent à l’échec scolaire ! Certains EHP comprennent si bien ce que l’on attend d’eux à l’école, qu’ils se sur-adaptent en mettant en veille leurs capacités (cela concerne surtout les filles !!!). Pour d’autres, cette « mise en veille » est due au fait qu’ils ne veulent pas être repérés comme différents.

PROFILS TYPES D’ÉLÈVES HPI

Little kids schoolchildren pupils students running hurrying to the school building for classes

Les élèves correspondent à un ou deux des six profils d’élèves et peuvent évoluer tout au long de leur scolarité (« Profiles of the Gifted and Talented », G.Betts et M.Neihart, 1988).
Presque tous débutent leur scolarité avec une grande soif d’apprendre qu’ils risquent de perdre si l’école ne répond pas à leurs besoins de découvrir et de s’investir.
« Des aménagements appropriés sont prévus au profit des élèves à haut potentiel ou manifestant des aptitudes particulières, afin de leur permettre de développer pleinement leurs potentialités » Code de l’Education 12.10.19
Une prise en charge précoce permet de prévenir le risque de désengagement scolaire.

Si l’enfant sait, il ne sait pas toujours comment il sait, d’où parfois une difficulté méthodologique (souvent une des causes du décrochage scolaire)

Fonctionnement cognitif

Fonctionnement psycho-affectif

Importance de la qualité de relation enseignant/élève, dimension individuelle, affective et bienveillante
Trop conscient de ses limites, se dévalorise : estime de soi fragile∙ Des sens très développés = Hyperesthésie (supporte mal le bruit, la lumière forte, les odeurs…)
Peut être débordé par la colère, l’angoisse, la tristesse, le stress… mais aussi la joie !
Difficulté à faire la part de ce qui appartient à lui et à l’autre . Stress généré par l’anxiété de performance (recherche la perfection), l’angoisse d’échec, la confrontation à la difficulté, incompréhension d’une consigne (blocages)
Pouvant générer une lenteur excessive en évaluation malgré une rapidité de pensée. Peut être ralenti par des TOC(s) de vérification
Quête de perfection, tendance à l’idéalisation
Difficulté à tolérer l’échec
Peut paraître insolent (ce n’est pas toujours le cas !)
Sentiment de sentir « bizarre », voire en décalage.
Faible estime de soi ou estime fluctuante
Peur d’expression en public, du jugement (ou pas)

Fonctionnement fréquent en « tout ou rien »

Fonctionnement psycho-social

Deux comportements opposés :

Tendance à vouloir être conforme

Quitte à se couper de ses propres émotions et capacités intellectuelles : comportement caméléon qui risque la formation d’un faux-self ou l’apparition de l’effet pygmalion négatif

Besoin que sa différence soit reconnue

Quitte à le faire bruyamment, teste les limites, met l’enseignant dans l’embarras ou paraît inattentif, dans son monde : risque de marginalisation et d’isolement.

Fonctionnement psycho-moteur

kids with invention kit at robotics schoolkids with invention kit at robotics school

Peut avoir tendance à s’agiter,
à bouger les pieds

Signe d’ennui ou de difficulté à se concentrer.
kid holding massage ball physical therapy and massagekid holding massage ball physical therapy and massage

Peut chercher à manipuler des objets dans ses mains

ou bien dessiner…
pour être plus attentif à ce qui est expliqué oralement.
Portrait of embarrassed little girl in the kitchenPortrait of embarrassed little girl in the kitchen

Peut être très adroit ou maladroit

The child does homework, is engaged in self-education at homeThe child does homework, is engaged in self-education at home

Graphisme souvent couteux

La vitesse graphique
ne suit pas toujours celle du traitement cognitif,
ce qui peut entrainer un désinvestissement de l’écrit.
Girl learning alphabet with tutorGirl learning alphabet with tutor

Peut avoir un
trouble associé (TND)

Les outils pédagogiques

Proposés par le groupe de travail : Les cartes mentales.

Préalable indispensable à toute mise en place : Rencontres régulières des élèves et des familles

Il s’agit de créer un espace de parole pour permettre à l’enfant et à sa famille d’exprimer ses difficultés d’ordre scolaire et relationnel.
Un accueil bienveillant et serein permet d’instaurer une relation de confiance mutuelle.

De nombreux EHP se comportent différemment à l’école et à la maison : il est intéressant de croiser les regards pour une prise en compte plus juste.
Proposer un adulte tuteur à qui l’élève peut se confier et mettre en place des         « équipes éducatives » permettant de définir ensemble les aménagements pédagogiques dont l’élève a besoin en fonction de ses besoins spécifiques (voir cartes mentales ou livret) par le biais d’un PPRE, à renouveler, ou d’un PAP si troubles associés.

Un esprit d’ouverture et de dialogue, une reconnaissance des droits et des devoirs de chacun, un respect mutuel, permettent de résoudre et surtout d’anticiper les conflits.
La qualité relationnelle bienveillante entre l’enseignant et l’élève est déterminante.

Les différents outils : Livret et Cartes mentales

Vous trouverez dans le livret et les cartes mentales des outils pédagogiques en fonction des différents fonctionnements des EHP et leurs spécificités :

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